Emmanuel Debarre & Simon Gaon
Simon Gaon est artiste peintre américain vivant à New York. Il réalise des séries peintures très variées passant de paysages aux portraits, en ce compris des portraits de gens de la rue qui sont toujours très expressifs et émouvants. Dans le cadre de l'exposition à la galerie BEGRAMPOFF, des paysages maritimes devraient être exposés en conjonction avec des sculptures en altuglas d'Emmanuel Debarre, sculpteur français vivant dans les Landes. D'autres séries de peintures de Simon Gaon seront exposées dans différents espaces de la galerie : Portraits - Séries 'New York' (Times Square, East River, Hudson River, Brooklyn Bridge) ainsi que des sculptures d'Emmanuel Debarre en 'granit azul bahia' et en bronze poli. * Simon Gaon - Héritier de Soutine ( Xavier BUREAU) " Il faut imaginer le peintre Simon Gaon installant son attirail dans le charivari des rues de New York, sur un angle de trottoir de Time Square, de la 42ème rue, ou au milieu des manèges de Coney Island. Malaxant une matière épaisse, dans un joyeux furioso, il orchestre le tintamarre des formes et des couleurs. Les perspectives tanguent, panneaux publicitaires et détails sont emportés dans une explosion volcanique, ombres et lumières s’agressent et s’entrelacent, les couleurs chantent, grincent ou se répondent comme des instruments de jazz, jusqu’à l’accord symphonique qui unifie plastiquement l’ensemble, avec l’enfièvrement des griffures, striures, placages, estafilades laissées par la jubilation du combat. Peinture instinctive. Tempérament passionné. Pas de théories, pas d’ismes. La toile se développe naturellement, comme une plante, croissant sous la poussée de l’intuition. Sujets de prédilection : tempêtes, incendies, lumières de la cité, jardins luxuriants, grandes roues foraines, et pour les portraits : paumés, déclassés, sans-abri, prostituées, philosophes de cafés, consentant à poser une heure ou deux. Quelquefois la toile est terminée à l’atelier, mais l’impulsion première est toujours donnée par la confrontation au motif, le bain dans les vibrations de la vie. Simon Gaon naît à New York en 1943, d’un père originaire de Jérusalem et d’une mère d’Ouzbékistan. Ses parents séjournent quinze ans en France avant 1940. Quand Simon a 7 ans, le père abandonne la famille. Resté seul avec sa mère, il souffre de sa dyslexie. Un psychologue lui donne des crayons, qui vont décider de sa vocation. Il a 14 ans quand un professeur de peinture, qui va devenir son meilleur ami, lui fait découvrir Vlaminck, Derain, Matisse, puis Van Gogh, Soutine, Kokoschka, Van Dongen… « J’aime l’émotionnel, le sauvage. Je n’ai pas un tempérament réaliste. Les fauves et les expressionnistes : je n’ai pas besoin d’autre chose. » Plus tard, un voyage à Florence, puis, financées par un oncle généreux, quelques années passées en Europe, Paris, Amsterdam, Tolède, élargissent son horizon. En 1976, il organise un groupe de peintres en plein air, les Street painters, avec à leur actif une cinquantaine d’expositions dans diverses écoles et universités. Sa dernière série, une quarantaine de toiles, Lake and Sunset, flamboiement de couleurs chaudes, est un hommage spontané à Claude Monet. « La peinture est un langage européen… pas américain » déclare Simon Gaon. « Rembrandt, Van Gogh ont un vocabulaire européen. Mes professeurs rejetaient la peinture abstraite américaine « bidon ». Américain, Gaon l’est en ce qu’il pratique une sorte d’expressionnisme abstrait sans abstraction. Et il est bien vrai, qu’avec son goût pour le travail de la brosse et de la matière, on peut considérer cet européen de cœur comme un héritier de Soutine, un cousin de Krémègne et Kikoïne, un représentant type du meilleur de ce qu’on appelle l’Ecole de Paris." * Emmanuel Debarre - Emule de Giacometti En 1965, sa rencontre avec Alberto Giacometti est déterminante, elle confirme son désir de consacrer sa vie à la sculpture et au dessin. après quelques études de mathématiques au lycée Clemenceau à Nantes, il s’installe à Nice et prépare ses premières études sur les couleurs primaires. Debarre rencontre Max Ernst à la galerie Alphonse Chave à Vence de retour à Paris en 1973 il commence une série de monochromes bleus qui seront exposés en février 1974 au musée de l’Abbaye Sainte Croix des Sables d’Olonne. Là, il y rencontre le sculpteur italien Antonino Virduzzo qui l’invite à venir travailler dans un de ses ateliers à Rome. Les six ans qui suivirent lui font découvrir l’art baroque et ses très nombreux drapés. De retour à Paris il commence un long travail sur des sculptures en marbre noir de Belgique puis en granit bleu du Brésil, l’azul bahia. Ses travaux continueront ensuite sur un matériau contemporain, l’altuglas. Le noir, le bleu et la transparence seront toujours la base de son travail.