L'âme de fond

L'exposition 'L'âme de fond' associe des œuvres picturales d'Héléna Darcq, peintre française, et des œuvres sculpturales en porcelaine de Fabienne Christyn, artiste belge. L’exposition a pour ambition de créer un univers au sein duquel les œuvres se scrutent, se questionnent, se parlent, se stimulent et se mettent en valeur. Les peintures d'Héléna Darcq ont l'énergie de l'instantané éternel et dialoguent sereinement avec les sculptures de Fabienne Christyn qui provoquent une forte émotion persistante.

Fabienne Christyn
La démarche de Fabienne Christyn est une réflexion en même temps qu’une proposition artistique sur la question: "Comment accompagner avec souplesse le mouvement de la vie afin d’en réaliser son potentiel".
Ce qu'elle désire développer est une réflexion sur le rapport intime que l’on entretient avec les éléments de notre environnement quotidien. - Ce quotidien qui est d'abord un ensemble bigarré et moutonnant, que l'on appelle la vie quotidienne, où elle peut trouver des événements mentaux, des objets, des situations, des rapports de communication avec autrui, des mots, des paysages, etc.
Tous ces éléments disparates n'apparaissent que si sa conscience les a détectés par un effort d'attention. Poussières trouvées au gré de ses cheminements, matières délaissées… sont l’objet de toutes ses attentions.
Chaque intervention vient enrichir les sujets usuels, leur superposant différentes strates de lecture. On les appréhende alors sous un jour nouveau, parfois de façon conceptuelle.
Techniquement, son travail se réalise en plusieurs étapes: elle observe son sujet pour s’imprégner des forces et des résonances qu’il possède, afin de le recevoir.
Lorsqu’une relation intime s’établit entre elle et le sujet, un brin de plénitude l’enveloppe. Le temps se trouve comme suspendu. A la limite du bonheur.
Ensuite, elle tente de faire émerger un sens à son observation, et de raconter des histoires. Et pour terminer, elle les donne à voir.

Héléna Darcq
Interpellée par l’esthétique chinoise, Héléna Darcq a passé deux ans en Chine à pratiquer la peinture et la calligraphie auprès de maîtres peintres et calligraphes.
Son travail est fortement marqué par la pensée chinoise, à la fois dans l’acte de peindre mais aussi dans le caractère méditatif de ses toiles.
La nature est omniprésente dans son travail. Comme dans la peinture traditionnelle chinoise, elle tente de traduire la force profonde de la nature, l’essence même de sa beauté. Elle cherche également à recréer les émotions que la nature suscite en nous, sans même que nous en ayons conscience.
Sa peinture est une peinture de la suggestion où il faut réussir à dire cet invisible dans un unique geste. Peindre est alors un processus rapide où il n’y a aucune place pour le repentir. Tout est le résultat d’un travail antérieur d’intériorisation des gestes et du souffle, une mémorisation profonde de la forme que le corps entier va exprimer.
Elle utilise la couleur dans le fond de ses toiles pour révéler la forme et l’intensité des nuances de l’encre qu’elle fabrique à base de pigments organiques. Extrêmement volatile, ce pigment crée un rendu mat et poudreux qui invite au toucher.
L’écorce des arbres, l’élancement des branches ou la torsion de troncs noueux sont ses sources d’inspiration principales. Si ces éléments naturels subissent un processus d’abstraction qui les dégage du réel, on ne peut pour autant pas parler de peintures abstraites tant ces formes nous rappellent des images profondément enfouies.

7 mars > 22 avril 2016
Opening: 
8 MARS 2016